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La photographie, c’est l’art de capturer et de modeler la lumière pour créer des images uniques. Chaque cliché repose sur un élément clé : la quantité de lumière qui atteint le capteur de l’appareil photo. Pour contrôler cette lumière, trois réglages fondamentaux entrent en jeu : l’ouverture du diaphragme, la vitesse d’obturation, et la sensibilité ISO. Ensemble, ils forment ce qu’on appelle le triangle d’exposition, un concept essentiel pour tout photographe.
Dans cet article, vous allez découvrir comment maîtriser ces trois paramètres pour obtenir des photos parfaitement exposées. Que vous cherchiez à jouer avec la profondeur de champ, à figer un mouvement ou à ajuster la luminosité dans des conditions difficiles, je vous guiderai étape par étape avec mes astuces et réglages préférés pour réussir vos clichés.
Pour comprendre tous les concepts en détail, regardez cette vidéo où j’explique tout sur les bases de la photographie en moins de 10 minutes:
Régler sa profondeur de champ : l’ouverture du diaphragme
À l’intérieur de l’objectif se cache un mécanisme ingénieux, semblable à l’iris de votre œil, le diaphragme. Constitué de lamelles, il s’ouvre et se ferme pour réguler la quantité de lumière qui atteint le capteur. Cette ouverture est exprimée par une valeur « f/ », qui varie généralement de f/1.4 à f/22.
Le plus petit chiffre f/1.2 (au dessus) désigne la plus grande ouverture et f/16 la plus petite (en dessous).
En fonction de l’ouverture du diaphragme, f/1.2, f/8 ou f/16 le capteur reçoit une quantité de lumière différente. Plus le diaphragme est fermé, moins il laisse entrer de lumière. Plus il est ouvert, plus le capteur reçoit de la lumière, la photographie sera donc plus lumineuse.
Lorsque tous les autres paramètres sont identiques, il faut donc retenir qu’à f/22 l’image sera beaucoup plus sombre qu’à f/1.4.
Il pourrait être tentant de penser qu’il suffit alors d’utiliser le chiffre le plus petit possible, une grande ouverture, pour que la photographie soit lumineuse et réussie.
En réalité, l’ouverture du diaphragme n’influence pas uniquement la quantité de lumière reçue, elle joue un rôle bien plus crucial : elle régit la profondeur de champ.
La profondeur de champ désigne la zone de netteté au sein de l’image. Artistiquement, elle permet de faire le choix entre un arrière-plan net ou flou.
Plus l’ouverture est grande (valeur f/ petite), plus l’arrière-plan tend à s’estomper en un flou artistique, favorisé par une faible profondeur de champ. À l’inverse, une petite ouverture (valeur f/ élevée) engendre une profondeur de champ étendue, avec un arrière-plan net et détaillé.
A noter : La valeur d’ouverture minimale est conditionnée par les qualités techniques de l’objectif, ce minimum étant indiqué sur les informations gravées dessus. Par exemple, sur l’image ci-dessous, on constate que l’objectif que j’utilise est un 50mm qui peut ouvrir jusqu’à f/1.2. ce qui lui confère une grande capacité à isoler les sujets.
Si les informations étaient FE4/50 cela signifierait que l’objectif ne peut pas ouvrir à une valeur supérieure à f/4, il ne serait donc pas possible de prendre une photo à f/1.4 ou f/2.8. Mais alors, pourquoi ne pas concevoir que des objectifs qui ouvrent le plus grand possible ? Tout simplement parce que la conception d’un objectif à large ouverture coûte très cher, les fabricants proposent donc des objectifs pour toutes les bourses.
La profondeur de champ est un outil permettant d’exprimer sa vision créative. Regardons ces trois photos:
On remarque tout de suite que l’arrière-plan n’est pas net de la même manière. À f/1.2, il est très flou, tandis qu’à f/16, il est beaucoup plus net. Ce flou artistique, qu’on appelle le bokeh, est un effet que les photographes apprécient pour mettre en valeur un sujet.
Le choix du réglage de l’ouverture dépendra donc du type de photographie envisagé, et de l’effet créatif recherché.
Pour du portrait : une ouverture large (f/1.8 par exemple) permettra d’obtenir un bokeh prononcé, en rendant flou l’arrière plan derrière notre sujet.
Pour des photos de groupe : une grande ouverture risque de ne pas permettre une profondeur de champ suffisante pour que tout le monde soit bien net sur la photo. Il faudra donc fermer un peu, autour de f/4 par exemple.
Pour des photos de paysage ou de rue : tout dépend de l’effet créatif recherché. Si tu veux faire passer beaucoup d’informations et avoir un arrière-plan net tu pourras fermer autour de f/8 ou f/11. Pour créer un arrière-plan bien crémeux qui disparaît il faut, à l’inverse, choisir grande ouverture (un chiffre f/ qui est très petit).
Astuce : Afin d’éviter que toutes les poussières présentes sur ton objectif ou ton capteur ne soient pas visibles sur ta photo, je te conseille de maintenir ton ouverture dans des valeurs qui ne soient pas trop fermées (éviter au-delà de f/16 ou f/22). Cette astuce vaut également lorsque tu shootes à travers une vitre, afin d’éviter que les saletés qui se trouvent dessus soient visibles en avant-plan.
Tu as déjà fait un premier choix artistique en déterminant la profondeur de champ. À présent, tu dois décider si tu souhaites figer le mouvement ou le laisser s’estomper.
La vitesse d’obturation : maîtriser le mouvement
La vitesse d’obturation permet de maîtriser le rendu du mouvement. Plus elle est élevée, plus le sujet en mouvement apparaît net et figé. A l’inverse, plus la vitesse est lente, plus le sujet qui bouge sera flou.
Les valeurs de la vitesse s’expriment en fractions de secondes 1/125s, 1/2000s ou en secondes 1s, 30s…
Lorsque le capteur reçoit de la lumière plus longtemps que quelques fractions de secondes (1s, plusieurs secondes, voire minutes) on parle de pose longue. Cette technique permet de flouter le mouvement et de capter plus de lumière.
Voici un exemple de pose longue : comme tu le constates le sujet en mouvement est flou.
En revanche, sur cette photographie, le sujet qui bouge est net.
Il n’est pas toujours aisé au départ de comprendre quelle vitesse d’obturation convient le mieux pour figer un sujet. Afin de t’aider, je partage avec toi les réglages que j’utilise la plupart du temps :
Sujets statiques ou à mouvement très lent : 1/50e de seconde est généralement suffisant.
Personnes marchant à un rythme tranquille : 1/125e de seconde minimum
Personnes marchant rapidement : 1/250e de seconde
Sujets rapides (sportifs, animaux) : de 1/500e de seconde à 1/3000e pour des sujets très rapides
Il pourrait être tentant de toujours vouloir utiliser une vitesse élevée, mais il ne faut pas perdre de vue que ce paramètre influence également la lumière. Plus la vitesse est rapide, moins la lumière atteint le capteur. C’est comme si tu ouvrais les yeux qu’une fraction de seconde, tu verras moins bien que si tu les ouvres plusieurs secondes.
Lorsque tu prends des photos de nuit dans des conditions de faible luminosité, il est donc indispensable d’utiliser des vitesses d’obturation très lentes afin de laisser le temps au capteur de recevoir suffisamment de lumière. Utilise des vitesses comme 5, 10, voire 30 secondes. Toutefois, ces vitesses ne permettent pas de figer le mouvement.
Astuce : Pour éviter tout flou de bouger sur des sujets statiques en pause longue, je te conseille d’utiliser un trépied, voire un retardateur car même toi lorsque tu appuies sur le déclencheur tu vas faire bouger l’appareil.
Grâce à ces réglages de l’ouverture et de la vitesse, tu auras la possibilité de choisir si tu veux figer les éléments en mouvement ou créer un effet de flou artistique et avoir des détails ou pas en arrière plan en fonction de l’ambiance que tu souhaites donner à ta photo.
Maintenant que faire si l’image est trop sombre à cause des réglages choisis ? C’est là qu’entre en jeu le dernier paramètre du triangle d’exposition : la sensibilité ISO
La sensibilité ISO : amplifier la lumière
Lorsque l’image est trop sombre à cause de son choix de vitesse d’obturation ou d’ouverture, il est possible d’éclaircir son image en utilisant le dernier paramètre du triangle d’exposition, la sensibilité ISO.
L’ISO, c’est un peu comme un amplificateur de la lumière dans notre appareil photo. Plus on monte l’ISO (plus le chiffre est élevé), plus le capteur amplifie la lumière et plus notre photo sera claire.
Les valeurs ISO sont généralement exprimées en nombres entiers : ISO 100, 200, 400, 800, 1600, 3200 et ainsi de suite.
Mais attention, si augmenter l’ISO amplifie la luminosité de la photo, c’est au prix de l’ajout d’un grain numérique appelé bruit. Ce bruit peut altérer la qualité visuelle de la photo. Un peu comme si on augmentait le volume de la télévision : on entend mieux, mais on entend aussi plus de parasites. Ce bruit est particulièrement visible dans les zones sombres de l’image. Pour le minimiser, il convient donc de garder l’ISO le plus bas possible.
Trouver le bon réglage est une question d’équilibre. Il faut augmenter l’ISO juste ce qu’il faut pour avoir une photo suffisamment lumineuse, sans pour autant que le bruit devienne trop gênant.
En plein jour, on peut se permettre des ISO bas : ISO 100, 200 etc, mais en intérieur ou de nuit, il faudra augmenter les ISO pour compenser le manque de lumière. Je me retrouve souvent avec des ISO élevés (au-delà de 1600) si je souhaite conserver mes choix créatifs effectués en réglant mon ouverture et ma vitesse, concernant la profondeur de champ et la netteté du sujet en mouvement.
Chaque appareil photo a ses propres caractéristiques et une gestion différente du bruit. Certains en produisent moins que d’autres à ISO élevés. Mais n’ayez pas peur du bruit, il peut être réduit en post-traitement avec un logiciel de retouche photo. Il vaut mieux une photo avec un peu de bruit qu’une photo ratée.
Désormais vous avez toutes les clés en main pour maîtriser les bases de la photographie.
En résumé créativement:
L’Ouverture : Détermine la profondeur de champ;
La Vitesse d’obturation : Contrôle le mouvement, détermine si le sujet est figé ou flou;
Le chiffre ISO : Ajuste la sensibilité à la lumière pour l’adapter aux choix créatifs;
Le plus important : La photographie est une question d’équilibre. Expérimente ces paramètres pour trouver les réglages qui correspondent le mieux à ta vision artistique. N’hésite pas à prendre de nombreuses photos avec des valeurs différentes et à comparer le résultat.
Pour t’aider à approfondir ces réglages de base, je te propose une fiche de réglages gratuite. Tu y trouveras mes paramètres préférés pour les photos de paysages, de jour comme de nuit, et de nombreuses astuces. Télécharge-la maintenant et commence à expérimenter !
L’ouverture, la vitesse et les ISO permettent en réalité d’utiliser le mode manuel. Malgré tout, si tout ceci te semble trop complexe, je te t’invite à utiliser les modes que j’utilise au quotidien pour simplifier tout cela, les modes semi-automatiques.
Dépasser le mode automatique avec les modes semi-automatiques
Un mode semi-automatique est un réglage offrant un juste milieu entre le mode entièrement automatique et le mode manuel. Il permet d’avoir un certain contrôle sur les choix artistiques tout en laissant l’appareil gérer une partie des paramètres.
Dans les modes semi-automatiques, on choisit de prioriser un paramètre spécifique :
Priorité à l’ouverture (Av ou A) : On choisit uniquement l’ouverture (f/) de l’objectif, qui détermine la profondeur de champ (la zone nette de l’image) et l’appareil ajuste automatiquement la vitesse d’obturation et la sensibilité ISO pour obtenir une exposition correcte.
Priorité à la vitesse (Tv ou S) : On choisit la vitesse d’obturation, qui détermine si un sujet en mouvement sera figé ou flou, l’appareil ajuste l’ouverture et l’ISO en conséquence.
Les modes semi-automatiques offrent une excellente base pour progresser en photographie, et sont utilisés au quotidien par la majorité des photographes professionnels. Ils permettent de se concentrer sur la composition et la créativité tout en laissant l’appareil gérer les réglages techniques. En les utilisant, tu pourras exprimer ta créativité et prendre des photos qui te ressemblent. Imagine les possibilités qui s’offrent à toi : c’est le début d’une nouvelle aventure photographique !
Et pour passer au niveau supérieur dans ton parcours photographique, je t’invite à lire mes autres articles sur la photographie, ou à t’inscrire à ma formation 30 jours pour des photos pro. Je serai là pour t’accompagner dans ta progression et répondre à toutes tes questions.
N’oublie pas, la photographie est avant tout un plaisir ! Alors, amuse-toi, expérimente et laisse ta créativité s’exprimer.